Plaidoyer pour du dentifrice sans fluor !
- Arnaud
- 6 nov. 2015
- 3 min de lecture

Le fluor est connu depuis longtemps comme étant un agent renforçant l’émail, le rendant ainsi plus résistant aux attaques acides et donc aux caries. L’idée de la supplémentation en fluor pour augmenter la résistance des dents aux agressions extérieures a donc germé...
L’idée de la supplémentation massive
En clair, on a choisi de donner du fluor aux jeunes enfants (parfois même aux femmes enceintes) pour les rendre moins sujets aux caries. On a alors ajouté du fluor :
dans leur dentifrice
dans des compléments par voie orale.
En plus, pour palier à toute carence en fluor dans la population générale, du fluor a été ajouté :
souvent dans du sel (ainsi que de l’iode, mais c’est une autre histoire)
parfois dans l’eau de boisson.
Aujourd'hui, on sait que seul le fluor appliqué directement sur les dents joue un rôle protecteur contre les caries.
Les dangers d’un excès de fluor : la fluorose
Le danger est que, conformément au vieil adage populaire «Le mieux est l’ennemi du bien», un excès de fluor déclenche la fluorose, qui se caractérise, dans son stade précoce, par des tâches sur les dents (inesthétiques mais non dangereuses, voir photo), mais également par un affaiblissement du squelette. Il s’agit en réalité d’un premier signe d’une intoxication chronique au fluor...
Depuis les années 80-90, la question de la sécurité de l’usage prophylactique du fluor s’est posée... En particulier lorsqu’on s’est rendu compte qu’un excès de fluor (certes bien supérieur à celui présent dans les dentifrices) pouvait avoir des effets délétères sur la thyroïde. Pourtant, il a fallu attendre 2008 pour que l’UFSBD (Union française pour la santé bucco-dentaire) revoit ses préconisations en la matière à la baisse...
La question du seuil d’efficacité et de tolérance au fluor est posée : Comment contrôler la quantité de fluor absorbée par un individu, sachant qu’il en trouvera dans des sources très variées (dentifrice, mais aussi eau, sel et supplémentation éventuelle), pour éviter de l’exposer à la fluorose ?
Neurotoxicité du fluor
De plus, plusieurs études (dont certaines sont anciennes) ont montré un lien entre apports fluorés importants et neurotoxicité. Celle-ci se manifestait chez les enfants par un déficit intellectuel, des troubles de l’apprentissage et éventuellement des troubles moteurs.
Les auteurs précisaient que ces troubles pouvaient apparaitre sans donner lieu à une fluorose préalable.
Ainsi, si l’apparition des tâches sur les dents n’est pas un préalable indispensable aux troubles nerveux, on peut se demander si un enfant exprimant une fluorose dentaire n’est pas plus exposé à la neurotoxicité du fluor.
Conclusion
Il est évident que le danger ne provient pas du peu de fluor contenu dans les dentifrices pour enfants, qui sont (heureusement) très faiblement dosés. Mais il faut considérer que les enfants ingèrent une partie de leur dentifrice, qu’ils sont exposés à différentes sources de fluor très difficiles à quantifier précisément (sel, eau de boisson), et que l’on ne connait pas la rapidité avec laquelle il est éliminé par l’organisme...
Ainsi, devant les dangers potentiels, le principe de précaution ne devrait-il pas naturellement s’imposer, et nous pousser à éviter l’usage des dentifrices fluorés pour tous, et en particulier pour les enfants ?
La prévention contre les caries passerait alors par deux gestes simples, qu'il semble fondamental de rappeler aux enfants :
Une bonne hygiène bucco-dentaire (le brossage des dents par une action mécanique),
Une alimentation équilibrée (pas de grignotage).
Dossier entier : http://www.fluorideresearch.org/292/files/FJ1996_v29_n2_p057-128.pdf#page=49
Ding Li, Direct damage on nervous system by fluorosis. Compilation of first conference on Neuropsychiatric diseases in Xinjian, 1982 pp 86-88
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Choi, Anna L., Guifan Sun, Ying Zhang, and Philippe Grandjean. 2012. Developmental fluoride neurotoxicity: a systematic review and meta-analysis. Environmental Health Perspectives 120(10): 1362-1368.
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